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Narcoculture-France

Blog relatif aux événements et informations de la narcoculture, relatés en français

Analyse du trailer de GTA VI - Osé ou Osef ?

Ca y est, le voilà enfin : le jeu vidéo sans conteste le plus attendu de ce début de 21ème siècle se profile à l'horizon ! Un horizon qui demeure encore lointain, certes, puisque le très médiatique GTA VI ne sortira pas avant 2025, mais nous venons au moins d'avoir un premier aperçu du titre, il y a quelques heures de cela. Et les attentes se faisaient si grandes autour du prochain opus de Grand Theft Auto que ça fait du bien de mettre enfin un visage sur un nom... Pour ma part, d'ailleurs, la date de sortie sans cesse repoussée du jeu était même devenue une de mes marottes, une référence récurrente à laquelle je faisais allusion chaque fois qu'un projet disparaissait des radars ou qu'un évènement se tardait à se produire. Mais désormais, je ne pourrai plus sortir : "le PSG ne gagnera pas la Ligue des Champions avant la sortie du prochain GTA, c'est-à-dire en 2042" ; puisque ce fameux GTA VI est désormais bel et bien prévu pour l'année 2025. Que peut-on en dire, alors, de ce jeu, d'après le premier (et court) aperçu auquel nous venons d'avoir droit ? Des bonnes choses, certes, comme d'autres qui nous font nous poser quelques doutes. Pas d'affolement cependant, il ne s'agit que d'un premier trailer. Nous vous détaillons tout cela plus bas.

 

 Déjà, la première chose qui nous saute à la gueule, c'est l'esthétique, la beauté apparente du titre. Des paysages à la modélisation des différents personnages, Rockstar Games répond bel et bien présent en montrant à tous qu'il a parfaitement su aborder le virage des années 2020. A voir comment le jeu tournera au final sur les différentes plateformes, bien entendu. Mais pour l'instant, ce que l'on peut en dire, c'est que c'est magnifique !

GTA VI

 

GTA VI

 

Mais vous le savez si vous avez déjà lu l'un de mes articles, ce qui me marque en définitive, ce qui m'intéresse en premier lieu, c'est bien le scénario d'un jeu. Les graphismes, ce n'est que l'emballage. L'âme d'un titre réside véritablement dans l'histoire qu'il nous raconte. Et là, même si ce premier trailer/teaser est bien évidemment trop court pour qu'on puisse s'en faire une idée véritable, il y a tout de même de quoi nourrir quelques doutes, au vu de ce que nous a proposé Rockstar ces dernières années. Car si le studio est bien évidemment connu pour proposer des scénarios matures et travaillés, les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets, et on sent déjà que les démons éternels de Rockstar pourraient venir s'immiscer à nouveau dans ce GTA VI.

 

Narcoculture-France

 

Attention, j'aime beaucoup les jeux Rockstar ; mais force est de constater que tout n'est pas toujours réussi, malgré ce qu'on cherche souvent à nous faire croire, et le studio a souvent tendance à se saborder soi-même en s'auto-parodiant ou en étirant inutilement en longueur un scénario qui n'en méritait pas tant. J'avais déjà trouvé que GTA V représentait une mini-déception, car il n'avait pas su conserver le côté mature et le "réalisme" de son prédécesseur, le chef d'œuvre GTA IV. Quant à Red Dead Redemption II, c'était encore pire, parce que si le jeu était parfait sur presque tous les autres points, le scénario n'arrivait même pas à la cheville du premier opus et représentait là aussi une petite déception.

 

 

 

Ce que nous laisse entrevoir ce premier aperçu de GTA VI, c'est d'abord que Rockstar cherche à faire du neuf avec du vieux. Plutôt que de nous proposer un cadre de jeu inédit, le studio préfère se reposer sur ses lauriers en nous resservant une nouvelle version de Vice City (Miami), déjà vu dans GTA : Vice City. Le studio semble accroché à son triptyque : Liberty City, Los Santos, Vice City. Certes, il est inutile de cracher dans la soupe à ce stade de la campagne marketing, puisque nous ne savons pas quelles surprises le jeu nous réservera au final. Je préviens néanmoins : si le jeu se cantonne à la seule Vice City, une portion de Floride et les Everglades, ce sera pour ma part une grande déception. Niveau prise de risque : 0 !

 

Jeux vidéo polémique
GTA Vice City

 

Pour rester sur ce manque de prise de risque, nous pouvons voir que le jeu à l'air de se dérouler à  notre époque, contrairement aux premières rumeurs qui prétendaient que GTA VI se déroulerait en partie dans les années 70/80. Là encore, on ne sait pas si ce changement d'époque est absent ou bel et bien au programme dans le jeu, mais après toutes ces rumeurs qui nous ont fait saliver au cours des derniers mois, et considérant le manque de prise de risque dans le choix du cadre géographique du titre, j'attends au moins que GTA VI nous surprenne sur son cadre temporel en représentant PLUSIEURS époques. En somme, le bébé de Rockstar a intérêt à : 

-option 1 : S'éloigner (pour une fois !) des Etats-Unis en intégrant une map se déroulant dans un autre pays

-option 2 : Mettre en scène des époques différentes

...l'une ou l'autre des deux versions, la première ayant ma préférence, au risque que les développeurs se gagnent le titre mérité de "couilles molles". Après 10 ans de développement et un budget qui devrait atteindre le milliard de dollars, lorsqu'on arrive au sixième opus de sa franchise, on est au moins en droit d'attendre cela : un peu de nouveauté et de renouvellement ! Encore une fois, pour le moment, le jeu ne respire clairement pas la prise de risque.

 

A nouveau, comme dans GTA V, cette première bande-annonce à l'air de mettre l'accent sur une critique acerbe des réseaux sociaux. C'est bien, mais on est plus en 2010, les mecs ! On n'en est plus à se demander quel impact a tel ou tel réseau social sur la société, ils sont désormais passés (qu'on le veuille ou non) dans notre quotidien. Les déboires qui en découlent nous sont déjà connus depuis près d'une décennie. Si les scénaristes de Rockstar n'ont pas trouver autre chose de mieux à critiquer à notre époque (sur laquelle il y a quand même beaucoup de choses à dire) que les réseaux sociaux, faut avouer que c'est quand même un peu naze ! L'essor des réseaux sociaux est désormais du passé, et ceux-ci ont déjà été critiqués un nombre pléthorique de fois au travers de différents jeux vidéo, dont ce même GTA V. Il s'agirait de se renouveler, les mecs ! Peut-être qu'à l'époque du wokisme, où un nouveau fachisme de gauche fait croire à des millions de bien-pensants mais non-pensants qu'il représente le camp du bien, cette satyre acerbe des Etats-Unis que cherche à dépeindre chaque opus de Grand Theft Auto est un peu plus compliqué à mettre en œuvre ? Peut-on toujours critiquer à notre époque ? Je reformule : peut-on encore critiquer/parodier tout le monde ? Surtout les Etats-Unis, désormais patrie du wokisme ? Pour beaucoup, le combat idéologique est presque gagné, là-bas, il n'y a donc plus grand-chose à critiquer ! Tout va bien, Madame la Marquise, circulez y'a rien à voir ! Les Etats-Unis n'ont jamais été aussi tout beaux, aussi tout propres et bien-pensants, pour certains... Je vous l'accorde, pour moi-même comme pour beaucoup de scénaristes, il est beaucoup plus simple et amusant de critiquer de gros beaufs racistes et réactionnaires de la campagne. Mais maintenant que le climat politique et idéologique des Etats-Unis ne penche plus vers la droite, comme avec ce salopard de Trump, mais vers la gauche et l'extrême gauche... Rockstar va-t-il se risquer à se moquer ouvertement des "progrès" de la nation à la bannière étoilée ? Ces fameux progrès qui engendrent aujourd'hui la cancel-culture, un néo-féminisme exacerbé et une nouvelle forme de haine et d'abrutissement ? C'est cela que l'on attend de ce GTA VI, bien davantage qu'une simple critique des réseaux sociaux. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un simple jeu Ubisoft ; Rockstar, la marque Rockstar, demeure encore un label de qualité, évocateur d'une parodie au vitriol des Etats-Unis et surtout de prises de risques. L'avenir nous dira si le studio a su rester fidèle à lui-même, envers et contre son époque.

 

Un indice qui tend à démontrer que le jeu irait en ce sens, c'est le nombre de boobs et de twerks que la bande-annonce d'à peine 1min30 arrive habilement à caser, autant que dans une scène random de Fast and Furious, en somme. Eh, faut avouer que c'est toujours appréciable ! Le prochain Grand Theft Auto a l'air de ne pas s'être réfréné à ce niveau-là, malgré les dictâtes débilo-féministes de notre époque qui tend à censurer toujours un peu plus ces représentations que certains jugent dégradantes de la femme. Mais on est un dans GTA bordel de merde, et la bande-annonce arrive au moins de ce point de vue là à marquer son territoire. Le jeu a l'air d'avoir su conserver son humour et son esprit sale gosse. Le coutre-coup de ces personnages déjantés et de ces femmes en petite tenue que le trailer nous présente, c'est que, pour cette opération marketing du moins, l'aspect mature de la licence semble avoir été mis de côté. A voir donc si la satyre des Etats-Unis de cet opus et ce côté sale gosse que l'on apprécie tant ne se limitera qu'à ces quelques clins d'œil visuels et un peu superficiels.

 

Femmes dans les jeux vidéo

 

Spécimen de beauf

 

 

Cependant, Rockstar a bien été obligé de faire des concessions à 2023 et à l'uniformisation imposée des œuvres de fictions, en implémentant pour la première fois un héros féminin. Une héroïne, donc. Si beaucoup se félicitent de cette "avancée" (qui n'en est pas une, puisque la grande majorité des jeux vidéo se sentent désormais obligés de proposer des héros féminins, Rockstar ne fait que suivre le mouvement) je m'interroge quant aux raisons qui ont motivé ce choix. Si je ne doute pas que les scénaristes de Rockstar sauront parfaitement articuler leur récit autour de Lucia, leur héroïne, et que les quotas imposés de personnages féminins qui ont cours dans l'industrie n'ont pas été leur unique considération, je ne peux que constater le timing auquel intervient ce choix. Un choix qui tranche néanmoins avec une représentation réaliste du gangstérisme et du monde du crime organisé, que cherchait par exemple à dépeindre GTA IV. En effet, proposer un héros féminin en 2023, c'est pour ainsi dire le contraire d'une prise de risque. Après tout, chez la concurrence, les femmes tiennent désormais la plupart du temps les premiers rôles, comme dans les productions de l'éditeur Ubisoft par exemple, qui n'assume désormais plus de sortir le moindre jeu ambitieux si le choix n'est pas laissé aux joueurs d'incarner une femme. J'aurais aimé, pourquoi pas, que Rockstar fasse comme Sergio Leone en son temps et assume ouvertement de rester fidèle à soi-même en continuant à mettre en scène des héros masculins, si l'envie leur en prenait. Mais bon, je leur laisse le bénéfice du doute ; on va dire que ce choix d'un personnage féminin a été explicitement plébiscité par les scénaristes et n'a rien à voir avec les dérives de notre époque.

 

Héroïne GTA
"Girl Power !" ; comme c'est original...

 

Autre détail, quand je vous disais que Rockstar a l'air de faire du neuf avec du vieux dans ce GTA VI (sauf si l'on tient compte de l'INCROYABLE "avancée" et originalité d'avoir opté pour une héroïne) : outre les twerks des miaméennes, ce qui n'aura pas manqué d'attirer l'attention des internautes dans ce trailer, c'est le focus qui est fait sur le plus gros prédateurs du secteur : les alligators. Si l'on en juge par ce seul trailer, ça a l'air d'être une véritable invasion ! Jusque dans les magasins elles rentrent ces foutues bestioles ! Quoi de plus normal cependant, puisque la map du jeu est censée représenter la Floride. Ceci dit, cet animal était également le nouveau venu et l'animal phare du dernier jeu en date de chez Rockstar : Red Dead Redemption II. Le jeu se déroulant en partie dans un Etat inspiré de la Louisiane, il nous faisait déjà nous confronter à un nombre impressionnant d'alligators, bestiole qui était aussi la plus redoutable du jeu. Une mission entière, particulièrement bien scénarisée et mise en scène, nous mettait dans la peau d'Arthur Morgan, traqué avec Dutch par un alligator géant dans le bayou. Je peux vous dire que je m'en souviens ! Vu le nombre de fois où je me suis fait bouffer et toutes ces fois où je suis en guise de représailles allé chercher la merde à ces foutus alligators, dynamite/bite à la main, dans le bayou... Que de souvenirs ! Du coup, les retrouver également dans ce GTA VI n'étonnera pas grand monde et ne sent pas vraiment la nouveauté. Dans GTA V déjà, l'intégralité des animaux présents dans le jeu provenaient de Red Dead Redemption, premier du nom. Que ce soit les pumas, les coyotes, les sangliers (seul le requin avait été créé spécifiquement pour GTA V), tous les modèles servant à animer ces animaux étaient tirés de Red Dead avant d'être implantés dans GTA V. A voir si sera également le cas pour les alligators de ce GTA VI, s'il s'agit en réalité des mêmes que l'on se tape depuis 5 ans dans Red Dead II ou si de nouveaux modèles ont été créés spécifiquement pour le jeu.

Animaux GTA VI
Un croco OKLM dans le seven/eleven

 

Crocos Red Dead
La faune accueillante de Red Dead Redemption II

 

Ceci n'est pas un simple détail, en revanche : à nouveau, comme pour GTA V, le nouvel opus de Grand Theft Auto met en scène un scénario basé... sur des braqueurs. Or, malgré le succès de GTA Online et des braquages sur cette plateforme, je suis au regret de vous dire que GTA... ce n'est pas que ça ! GTA, c'est la mafia, les narcos, les gangs, avant tout ! GTA, c'est les sectes et les tueurs psychotiques ! GTA, ça peut être les bavures et la corruption policière ! Les hackers, les banquiers, les traders ! GTA, c'est les trafics en tout genre ! Et puisqu'il se trouve que le scénario du dernier opus s'articulait déjà autour des braquages et d'une bande de braqueurs, pourquoi nous resservir la même recette dans cette suite ? Vous le sentez venir ce sentiment de redite, là ? Alors oui, je force sûrement un peu, puisqu'il y a fort à parier que le scénario de GTA VI ne s'appuiera pas uniquement sur les braquages et que les autres éléments que j'ai cité seront probablement aussi de la partie, mais si j'en juge sur ce seul trailer, la même atmosphère de braquages nous est servis dans deux opus de Grand Theft Auto de suite. Pas de quoi m'emballer, à première vue, donc. Les braquages, qui étaient aussi les rares moments où le jeu parvenait à atteindre des sommets, faisaient d'ailleurs tout le sel de GTA V. Globalement, il s'agissait des séquences les plus appréciées des joueurs. Je peux donc comprendre qu'ils soient de retour dans sa suite, mais pour ma part, on en avait déjà suffisamment fait le tour et exploité la mécanique dans le GTA cinquième du nom pour avoir à se replonger à nouveau dans cette atmosphère. Globalement, j'aurais aimé quelque chose qui tranchait davantage avec le dernier opus, et qui lorgnait pourquoi pas plutôt du côté de GTA IV.

Braquage GTA VI
Notre nouveau couple de braqueurs

 

Braquage GTA VI

 

Un bon point néanmoins, que l'on peut voir dans cette bande-annonce : c'est le focus qui est fait sur les courses de voitures. Si elles ont toujours été présentes dans les GTA, elles se limitaient en général à une sorte de mini-jeu mais guère plus. GTA, ça n'a jamais été un jeu de course à la hauteur des Forza ou des Need for Speed ! Du moins, jusqu'ici. Jusqu'à GTA VI. Car, en effet, si les courses de voitures n'ont jamais été incroyablement exceptionnelles dans les Grand Theft Auto, Rockstar Games maîtrise néanmoins parfaitement l'exercice. Il nous l'a montré à de multiples occasions dans le passé grâce à sa licence aujourd'hui éteinte Midnight Club. Ah, les Midnight Club c'étaient de sacrés jeux de bagnoles ! Made in Rockstar, ils proposaient de bien meilleures sensations de courses que dans les GTA. Seulement voilà, aujourd'hui la licence Midnight Club semble morte. Pas de nouvel opus depuis 2008. Pourtant, Rockstar aurait tout le temps d'en développer de nouveaux ! Sauf si... Sauf si créer une licence consacrée aux seules courses de voiture était devenu obsolète et parfaitement inutile pour Rockstar. Imaginez que les courses de rues du prochain GTA soit aussi approfondies que celles des Midnight Club à l'époque ? Que leur gameplay soient particulièrement travaillé ? Que la personnalisation des véhicules devienne aussi poussée ? (Des efforts avaient déjà été faits dans GTA V en ce sens, sans pour autant parvenir à égaler Midnight Club Los Angeles, par exemple...) Qui irait dans ce cas acheter un jeu de voiture comme Midnight Club où tu ne peux rien faire d'autre que des courses, alors que d'un autre côté, tu as GTA VI qui est devenu un véritable jeu de course à part entière en plus d'être un jeu d'aventure proposant un scénario et d'infinies possibilités ? Il y a de quoi mettre la saga Midnight Club à la casse, c'est sûr... C'est donc ce que j'attends du prochain GTA : qu'il intègre toutes les mécaniques des anciens Midnight Club en proposant un gameplay de courses véritablement intéressant, qu'il fasse fusionner les deux licences en une seule et qu'il se montre un héritier digne de la défunte licence Midnight Club. Autant dire qu'il y a du boulot ! Mais en se basant sur le trailer, je dirais que ce n'est peut-être pas un vœu pieux...

 

Mais ce qui me fait le plus m'interroger à la sortie de ce trailer, c'est la relation qui unit les deux personnages principaux. D'une part, Lucia, ancienne détenue qui semble être le personnage principal du jeu, tant elle est bien davantage mise en avant que son pendant masculin dont on ne connait même pas encore le nom (d'après des rumeurs, ce serait Jason). D'autre part, ce personnage masculin un peu soumis dont on ne sait presque rien. La seule chose qui est sûre, c'est que nos deux protagonistes forment un couple. Un couple de braqueurs à la Bonnie and Clyde. Pourquoi pas, mais comme je l'ai dit, nous incarnions déjà des braqueurs dans le précédent opus. Si je vois plusieurs médias se féliciter que nous incarnions pour la première fois une femme dans un GTA, il ne faudrait pas pour autant que ce soit la seule nouveauté du titre ! "Alors, on vous ressort encore le pitch de la bande de braqueurs, mais cette fois vous jouez une nana... Vous voyez comme nous savons innover !" Non, en ce qui me concerne, cette "nouveauté" n'est que de la poudre aux yeux. J'en attends bien davantage dans le jeu final. Mais le plus préoccupant, c'est la seule réplique que nous entendons dans la bande-annonce échangée entre les deux amants :

-Tu me fais confiance ? Demande Lucia à Jason.

-Oui, répond alors placidement celui-ci.

Quand je vous parlais des vieux démons de Rockstar ! Clairement, ce n'est pas pour me rassurer... En effet, les scénarios made in Rockstar ont souvent tendance à souffler le chaud et le froid ces dernières années. Si certains jeux sont d'authentiques chefs d'œuvres (GTA IV, Red Dead Redemption), d'autres se sont un peu perdus en route dans le développement de leur scénario. En outre, je me désespère d'un défaut récurrent des scénaristes de Rockstar : la difficulté à faire évoluer les relations entre les personnages par rapport au postulat de départ. Certains de leurs jeux ont tendance à tourner autour du pot et étirer inutilement leur trame narrative. Cela se ressent parfois dès les premières secondes du scénario, comme dans The Lost and Damned ou Red Dead II. Certains dialogues malvenus, dans ces deux jeux, me faisaient me dire dès les premières secondes que ça allait être très très long... En fait ce sont les dialogues qui sont inégaux et nous font parfois sentir que le jeu n'a rien à dire ! Ou, plus exactement, que ces personnages n'ont rien à se dire à ce moment précis de l'histoire. Exemple : dès la première mission de The Lost and Damned, nous passions chercher notre mentor à sa sortie de prison. Après une poignée de mains, au bout de dix secondes, notre héros et son mentor commence à s'engueuler, jusqu'à quasiment en venir aux mains. Et ils viennent de se retrouver depuis seulement dix secondes ! Puis les choses se calment et ils essayent de faire la paix à leur club de motards... Jusqu'à ce que notre héros, Johnny, ne se mette à critiquer vivement les prises de position de son mentor, et c'est reparti pour un tour d'engueulade. Et c'est comme ça pendant pratiquement tout le jeu ! On ne croit pas une seconde à leur relation ; vu ce qu'ils se balancent dans la gueule non-stop, ils se seraient déjà étriper depuis longtemps, normalement. Red Dead Redemption II ne faisait guère mieux ; là encore la situation était très similaire : notre héros, le bras droit du chef de notre bande de hors-la-loi, commence à s'interroger sur le bien-fondé des décisions de son mentor (exactement comme dans The Lost and Damned). Sauf qu'il s'interroge... après 20 secondes de jeu ! Dès la première mission, les rapports entre Dutch et Arthur apparaissent étrangement tendus.

 

-Tu me fais confiance, hein, Arthur ?

-Ouais, Dutch.

-Tu vas pas me trahir, hein, bâtard ?

 

Et on n'en est qu'à la toute première mission du jeu lorsqu'intervient cette réplique ! ("Bâtard" c'est de moi 😄...) Il en reste encore 120 autres après ça ! 120 missions pendant lesquelles Arthur et Dutch se regarderont en chien de faïence en se suspectant de trahison, sans jamais passer à l'acte. A 3 ou 4 occasions à divers moments du jeu, Dutch répétera exactement les mêmes répliques (barbantes) :

-Tu ne me trahirais pas, hein, Arthur ? Tu ferais pas ça ?

-Jamais de la vie, Dutch.

 

Dutch il insiste Red Dead II
"Il insiste !"

 

Bref, dans l'un et l'autre de ces jeux, Rockstar a visiblement eu du mal à dépeindre ces relations conflictuelles. Et le fait que nous incarnions un couple dans le prochain GTA n'a rien pour me rassurer de ce point de vue là. En effet, connaissant Rockstar, il semble impossible que ce couple reste uni sans nourrir aucun conflit au cours de l'aventure. Vu que les personnages des GTA sont généralement de grands individualistes/opportunistes, il serait curieux que l'histoire d'amour entre nos deux héros suive une voie linéaire faite d'amour et d'eau fraîche sans aucune interruption. Avouez que ce ne serait pas drôle ! Si on ne peut bien sûr pas présager de la fin, il paraît quasi certain que des divisions engendreront des disputes au sein notre couple de héros, comme c'était aussi le cas entre les 3 comparses formant la bande braqueurs au cœur de GTA V, d'ailleurs. Comment Rockstar va mettre en scène cette relation amoureuse possiblement conflictuelle ? On sait que les disputes, ce n'est pas ce qui manque, dans un couple 😅.

 

-Tu me fais confiance ?

-...Oui.

 

Pitié, faite que ce dialogue n'intervienne pas dès la première mission du jeu ! Sinon je sens que ce GTA VI va être lui aussi très très long...

 

Mais bon, à priori il n'y a pas à s'en faire, le jeu est prévu pour dans au moins un an et demi et il ne s'agit après tout que d'un premier trailer. Trop peu ou trop tôt, donc, pour s'en faire une idée. Toujours est-il qu'indépendamment du scénario, GTA VI semble prêt à décoller la rétine des gamers du monde entier, tant le jeu est beau sur ces premières images. Sera-t-il véritablement original ou fidèle à l'esprit de la licence, ça c'est encore une autre histoire...

 

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